Aller au contenu

Suzanne Schiffman

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Suzanne Schiffman
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Suzanne KlochendlerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Fratrie
Conjoint
Philippe Schiffman (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Parentèle
Nemo Schiffman (petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Archives conservées par

Suzanne Schiffman, née Suzanne Klochendler le à Paris 19e et morte le à Paris 10e, est une assistante, scénariste et réalisatrice française. Elle est une figure dans l'histoire du cinéma de la Nouvelle Vague, en particulier aux côtés de François Truffaut. Elle est la mère du directeur de la photographie Guillaume Schiffman.

D'origine juive, elle cache pendant l'Occupation allemande son étoile jaune derrière son foulard pour aller aux spectacles. Quarante ans plus tard elle introduit cet épisode dans le scénario du film Le Dernier Métro[2].

À partir de 1949, elle fréquente assidûment les ciné-clubs parisiens et la cinémathèque. Elle y rencontre Jean-Luc Godard, François Truffaut, Éric Rohmer et Jacques Rivette[3].

Elle effectue ensuite un séjour aux États-Unis et au Mexique[3].

À son retour, elle accompagne le passage à la réalisation de ses amis cinéphiles. Elle travaille d'abord avec Jacques Rivette sur le tournage de Paris nous appartient, puis avec François Truffaut sur le tournage de Tirez sur le pianiste, et avec Jean-Luc Godard sur le tournage de Une femme est une femme en 1960[3].

Avec Godard, elle est aussi de l'équipe des films Le Mépris en 1963, Pierrot le fou en 1965 et Week-end en 1967.

Mentionnons également son travail avec Gérard Brach pour Le Bateau sur l'herbe en 1971, et avec Pascal Thomas pour Pleure pas la bouche pleine en 1973.

C'est avec Truffaut qu'elle a la collaboration la plus fructueuse : elle apparaît au générique de toutes ses œuvres entre Baisers volés, en 1968, et son dernier film, Vivement dimanche !, en 1983. D'abord scripte, elle devient son assistante à partir de L'Enfant sauvage (1970) et développe, film après film, une certaine connivence avec le metteur en scène. C'est avec La Nuit américaine (1974) que Truffaut décide de la créditer comme coscénariste au générique de ses films. Dans cette même œuvre, il lui rend également hommage à travers le personnage de la scripte Joëlle, déterminée et amoureuse de son métier.

Elle est présente à tous les stades de l'élaboration des films : de l'idée originelle au mixage. Elle obtient le César du meilleur scénario en 1981 pour Le Dernier métro. Outre la scène de l'écharpe et de l'étoile jaune, elle introduit des épisodes qu'elle a vécu sous l'occupation. Ainsi, son père, juif polonais vécut caché dans un grenier, comme le père de Rosette dans le film et comme le personnage principal Lucas vit dans sa cave[2].

Après le décès prématuré de Truffaut en 1984, Schiffman travaille sur quelques films de Rivette (Le Pont du Nord, Hurlevent), puis passe à la réalisation en 1986 avec Le Moine et la sorcière. Le film est une fable moyenâgeuse située dans un petit village corrézien, et met en vedette Tchéky Karyo, Christine Boisson et Jean Carmet.

En 1989 et 1992, elle tourne Femme de papier, où elle dirige Jean-Pierre Léaud, et Le Jour et la Nuit[3].

Elle meurt à Paris 10e le [4], à l'âge de 71 ans, et est incinérée au crématorium du cimetière du Père-Lachaise[5]. Ses cendres sont remises à la famille.

Filmographie

[modifier | modifier le code]

Assistante à la réalisation

[modifier | modifier le code]

Adaptation et dialogues

[modifier | modifier le code]

Co-scénariste

[modifier | modifier le code]

Réalisatrice

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « http://www.cineressources.net/repertoires/archives/fonds.php?id=schiffman »
  2. a et b Samuel Blumenfeld, « Les secrets du « Dernier Métro » », La Matinale du Monde,‎
  3. a b c et d Antoine de Baecque, « Mort de Suzanne Schiffman, figure de la Nouvelle Vague », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Relevé des fichiers de l'Insee
  5. The Guardian
  6. « Suzanne Schiffman », sur cinematheque.fr (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Núria Aidelman, « Les Archives de script de Suzanne Schiffman : Godard au travail dans Pierrot le Fou », La bibliothèque du film,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]