Aller au contenu

Inez Crittenden

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Inez Crittenden
Inez Crittenden en 1918.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Inez Ann MurphyVoir et modifier les données sur Wikidata

Inez Crittenden, née Inez Ann Murphy le en Californie (États-Unis) et morte le à Neuilly-sur-Seine[1], est l'une des dirigeantes des Hello Girls, les opératrices téléphoniques américaines de la Première Guerre mondiale.

Elle est la fille de T. P. Murphy et Emily Murphy[2]. Il s'agit d'un ménage franco-américain ; elle est donc parfaitement bilingue[3].

Elle travaille comme opératrice téléphonique en Californie à partir de l'âge de quatorze ans. Assistante dans une usine d’emballage de San Francisco[3], elle devient secrétaire du président de la California Packing Corporation dans la même ville[4].

Les États-Unis entrent dans la Première Guerre mondiale en 1917 et Inez Crittenden s'engage la même année[3]. Elle est l'une des premières femmes à rejoindre le United States Army Signal Corps, la structure des transmissions de l’armée américaine, où ses compétences en français sont prisées[5]. En effet, le conflit se déroule principalement sur le sol européen, en France. En janvier 1918, elle devient chef opératrice au sein de la deuxième unité américaine des opérateurs téléphoniques, en charge de centaines de femmes américaines qui travaillent comme interprètes dans les communications téléphoniques[6]. En mars 1918, à bord du Carmania, elle part avec son unité pour la France[7]. « Nous étions parmi les premières filles à traverser, et l'organisation était très sommaire à l'époque », se rappelle une membre du groupe[8]. Installée à Paris, Inez Crittenden est chargée d'installer un central téléphonique afin de soutenir les opérations de l'American Expeditionary Force. Son dossier mentionne qu'elle est bien notée[3]. En conséquence, elle est bientôt transférée pour travailler au sein du bureau des relations publiques de l'ambassade américaine à Paris[9].

Elle épouse Nathaniel P. Crittenden en 1911 ; ils divorcent en 1917[10]. À l'époque de sa nomination chez les Hello Girls, elle vivait chez sa mère[9].

Elle meurt à Paris, le jour de l'armistice de 1918, d'une pneumonie liée à la grippe espagnole[3]. Elle avait 31 ans. Elle est enterrée à l'ouest de la capitale française, au cimetière américain de Suresnes[11]. Avec le rang de cadet de West Point[3], elle a droit à des funérailles militaires, chose inhabituelle pour un opérateur téléphonique civil[9].

L'ex-mari d'Inez Crittenden est blessé en France pendant la guerre ; sa famille déclare alors aux journaux que l'ancien couple prévoyait de renouer après le conflit. Emily Murphy, mère de la défunte, nie cette affirmation[12].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Acte de décès (avec date de naissance) à Neuilly-sur-Seine, n° 1019, vue 189/224.
  2. "Ranks as Lieutenant in Army" Gaffney Ledger (2 mars 1918): 3. via Newspapers.com, Accès libre.
  3. a b c d e et f Matthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « Grippe espagnole : l’épidémie cachée », Suresnes Mag n°317,‎ , p. 50-51 (lire en ligne).
  4. "Trade Personals" California Fruit News (23 février 1918) : 13.
  5. "American Telephone Girls in France" The Chicago Daily News Almanac and Year Book (Chicago Daily News Company 1918) : 689-690.
  6. Pauline Hess, "Interesting Westerners", Sunset Monthly (juin 1918) : 47-48.
  7. "Woman Ranks as Lieutenant in Army; Mrs. Crittenden on Way to France" San Francisco Chronicle (17 février 1918) : 7. via Newspapers.com, Accès libre.
  8. Millicent Martin, "My Great Adventure" Green Book Magazine (octobre 1919) : 32.
  9. a b et c Elizabeth Cobbs, The Hello Girls: America’s First Women Soldiers (Harvard University Press 2017) : 92-93, 135-136, 272. (ISBN 9780674978546)
  10. "Divorce Decree is Granted Wife" Oakland Tribune (24 juin 1917) : 36. via Newspapers.com, Accès libre
  11. Inez Ann Crittenden, American Battle Monuments Commission.
  12. "Mother Denies Reconciliation" San Francisco Chronicle (30 novembre 1918) : 6. via Newspapers.com, Accès libre

Articles connexes

[modifier | modifier le code]