Aller au contenu

Impéria (automobile)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Impéria
logo de Impéria (automobile)
illustration de Impéria (automobile)

Création 1904
Relance en 2008
Disparition 1958
Faillite en 2016
Fondateurs Adrien Piedbœuf
Forme juridique Société anonyme (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Nessonvaux
Drapeau de la Belgique Belgique
Activité Automobile
Produits Automobile de luxe et de course
Site web Imperia-auto.be

Impéria, créée en 1904 par Adrien Piedbœuf, disparue en 1958, puis relancée en 2008 jusqu'à sa faillite en 2016, est une marque automobile belge spécialisée dans la construction de véhicules de course et de luxe.

1904-1914 : Lancement

[modifier | modifier le code]

Adrien Piedbœuf (1876-1919) crée A.G. Piedboeuf-Dawans et Cie[1], un atelier de construction de motos puis de voitures à Liège, rue de Fragnée. Dès 1907, il s’installe dans l’usine de Nessonvaux construite par Henri Pieper, fabricant d’armes à Liège et inventeur de la première automobile hybride électrique équipée d'un moteur dit « pétroléo-électrique »[2], qui avait lui aussi quitté Liège pour venir s'installer près de ses forges. Bordant la route Liège-Verviers, ce bâtiment industriel exemplaire de l’éclectisme architectural en vogue à l’époque évoque un petit château[3].

Trois modèles sont fabriqués dès l'origine. En 1910, une voiture atteint 144 km/h sur le circuit de Brooklands, près de Weybridge à l'ouest de Londres. En 1912, l'entreprise fusionne avec la société Springuel de Huy. L'usine de Nessonvaux produit plusieurs centaines de voitures par an dont des Abadal du nom de Francesc Serramalera i Abadal (ca), un homme d'affaires espagnol et ancien coureur cycliste. Ces dernières sont des modèles sport inspirés des Hispano-Suiza.

1918-1958 : Reprise, puis rechute après 1945

[modifier | modifier le code]
Share of the Automobiles Impéria SA, issued 22. April 1926

Après la guerre de 14-18, la production reprend avec des voitures sous le nom d'Imperia-Abadal. L'entreprise est reprise par Mathieu van Roggen (1788 parts) aux côtés de Georges Henroz (200 parts), Paul Schmidt (200 parts) et Georges Dawans (200 parts)[4]. Mathieu van Roggen se rend alors compte que la production doit s'intensifier et glisser vers des voitures légères, moins coûteuses. En 1923, sort la 1100 avec un moteur sans soupapes, incassable, et tournant à 4500 tours par minute[5]. En 1927, une six cylindres de 1650 cm3 voit le jour.

Mathieu van Roggen, devant la concurrence étrangère des constructeurs, dont certains s'installent en Belgique, veut faire un grand consortium. Il rachète, en 1927, la Métallurgique de Marchienne-au-Pont et Excelsior de Zaventem. En 1928, c'est le tour du constructeur Nagant. En 1929, il prend des parts dans le constructeur français Voisin. En 1928, une piste d'essais de quelques centaines de mètres sera construite sur les toits de l'usine; on y atteint des vitesses de 144 km/h. La crise de 1929 freine le projet. En 1932, van Roggen prend une licence pour construire l'Adler Trumpf[6].

En 1934, van Roggen rachète la marque anversoise Minerva en faillite, qui ne produit plus que des voitures de grand luxe, compliquées et chères à produire. Van Roggen produit encore quelques Minerva jusqu'en 1938 avec le stock de pièces de rechange laissés par la faillite. Un prototype de nouvelle Minerva de grand luxe (traction avant de 3,6 litres avec boîte automatique), produit dès 1936, est construit à Nessonvaux. À la fin des années 1930, Impéria compte 700 ouvriers et produit 11 voitures par jour[5].

La guerre arrête la production de ce qui devait être une des voitures les plus modernes de l'entre-deux-guerres. La fabrication sous licence Adler continue jusqu'au début de la guerre et la réquisition par l'armée allemande de l'usine. On y produit la dernière voiture de série belge.

En 1947, on reprend encore la construction des voitures et de motos sous licence Adler parallèlement au montage de voitures anglaises de la marque Standard (modèle Standard 8), ainsi des cabriolets Triumph TR2 et quelques Alfa Romeo 1900[7].

En 1949, Imperia produit son dernier modèle, et en , par manque de compétitivité sur le marché mondial, l'usine ferme ses portes[5].

2008 : Tentative de relance

[modifier | modifier le code]

En 2008, une nouvelle société implantée au Sart-Tilman reprend le nom Imperia[8] et annonce la sortie de l'Imperia GP, premier roadster à moteur hybride (technologie PowerHybrid)[9]. Le design du véhicule a été réalisé entièrement en Belgique par le designer belge Denis Stevens, qui a été chargé de dessiner l'extérieur et l'intérieur du concept[réf. souhaitée]. La commercialisation devait débuter en 2013[10] avant d'être repoussée fin 2015. En , la société Green Propulsion (en) est reprise par de nouveaux investisseurs[11] avant d'être déclarée en faillite et, en , la société Imperia Automobiles est à son tour déclarée en faillite[12],[13]. La clôture de la faillite est effective trois ans plus tard[14].

Compétition automobile

[modifier | modifier le code]

La première guerre mondiale met un frein au développement de toute l'économie européenne et c'est au travers de l'engouement pour la compétition automobiles toute récente que la marque liégeoise réaffirme son potentiel, ses qualités et ses grands succès.

Imperia a établi sa renommée internationale sur base notamment de ses résultats sportifs, plus particulièrement sur le jeune circuit de Spa-Francorchamps :

Musée Impéria

[modifier | modifier le code]

En est inauguré, sur le site des anciennes usines, le musée Impéria « Les Amis des ancêtres »[15],[16]. En 2021, le musée est ravagé par les inondations de la mi-juillet[17]. Toutes les archives de photos et documents sont perdues ; la trentaine de véhicules qui étaient en dépôt au musée sont couvertes de boue et de déchets de toutes sortes, parmi lesquels des milliers de barquettes de beurre, emportées par les flots depuis l'entreprise Corman située à Limbourg en amont sur la Vesdre. Ces voitures de collection sont retournées chez leurs propriétaires pour être nettoyées et restaurées[18]. Plus de six mois après la catastrophe, la restauration se poursuit, mais aucune solution n'a encore été trouvée pour la réouverture du musée[19].

La piste d'essai longue de 800 mètres environ est construite en 1929 car les essais automobiles aux alentours du village de Nessonvaux étaient source de nombreux accidents[5].

Une procédure de classement de l'usine est proposée en 2003[3]. La Région wallonne classe seulement la façade du bâtiment par arrêté ministériel du [20].

En , le bourgmestre de Nessonvaux annonce que le site de l'ancienne usine d'Impéria va faire l'objet d'un vaste projet immobilier "à haute performance énergétique"[21].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Automag - », sur www.automag.be (consulté le )
  2. « Musée Imperia à Trooz », sur l'avenir.net, (consulté le ).
  3. a et b « Proposition de classement d'Impéria (Trooz) », sur lalibre.be, (consulté le ).
  4. Bijzondere verzameling van de akten, uittreksels uit akten, processenverbaal en bescheiden betreffende de handelsvennootschappen, Imprimerie du Moniteur belge, (lire en ligne)
  5. a b c et d « Imperia, un grand nom de l'histoire de l'automobile belge », sur Rtbf.be, (consulté le )
  6. histoire sur le site automania
  7. Michel Hubin, « Nessonvaux : Nostalgie mécanique Impéria telle qu'en elle-même… », sur Le Soir, (consulté le ).
  8. Le nom de la nouvelle société créée en 2008 est écrit sans accent, même si elle reprend le logo de l'ancienne société avec un accent aigu.
  9. [PDF] Imperia GP, Sur le site imperia-auto.be du 21 janvier 2011.
  10. Automobile: le mythe Imperia renaît à Liège, RTBF.be, 25 mai 2012 (consulté le 19 février 2017).
  11. François Braibant, « Faillite de Green Propulsion : Laurent Minguet à la rescousse, l'activité reprend ce lundi », sur Rtbf.de, (consulté le )
  12. Luc Gochel, « Imperia déclarée en faillite », sur Le Soir+, (consulté le ).
  13. David Leclercq, « Imperia déclaré en faillite », sur Le Moniteur automobile.be, (consulté le ).
  14. « Imperia Automobiles », sur Banque Carrefour des Entreprises (consulté le ).
  15. « Musée de L'Automobile @ Fraipont (Trooz) », sur oldtimerweb.be, (consulté le ).
  16. « Musée Impéria « Les Amis des ancêtres » » [photos] (consulté le ).
  17. Michel Grétry, « Le musée des automobiles Impéria, c’est fini ! », Régions Liège, sur rtbf.be, (consulté le ).
  18. « Le musée Imperia fait appel à des mécaniciens volontaires après les inondations de juillet », sur autofans.be, (consulté le ).
  19. « Imperia : les belles liégeoises sauvées des eaux », sur rtc.be, (consulté le ).
  20. Caroline Robient, « Les classements : L'usine Impéria », Le Carnet de la protection, Service public de Wallonie, vol. 12,‎ , p. 22 (lire en ligne).
  21. Marc Bechet, « Exclusif : le site Impéria va revivre à Nessonvaux ! », sur Dhnet.be, (consulté le )

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Editions Vieux Temps[1] - Henri Pieper, un génie créateur Tome 1 Histoire d'une usine, 2003
  • Editions Vieux Temps - Impéria, un empire automobile belge 1904 - 1958 Tome 2 Histoire d'une usine, 2004
  • Editions Vieux Temps - Auto Mixte, Pescatore, Herstal 1906 - 1913, 2006
  • Martin, Fedsoseew, Bierin, Cerfont et Mosbeux, L'épopée de l'usine Impéria à Nessonvaux, Cercle de recherches historiques Damas de Fraipont-Nessonvaux, , 208 p..
  • ASBL DAMAS, « Les belles Nessonvautoises », Cercle de recherches historiques Damas de Fraipont-Nessonvaux, 2004

Filmographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]